Pas mal de soucis pour ce gros stockage.. Donc peu de photos.
D'abord l'eau de pluie (des toitures) dont l'évacuation est insuffisante et qui tend à s'infiltrer la où elle peut, c'est à dire notamment dans la fosse prévue pour la cuve de stockage. Comme le terrain est argileux, l'eau a tendance à y rester et ce n'est pas agréable pour bosser.
J'ai tout de même mis en place l'isolant d'abord : 20 cm d'épais coté extérieur, 12cm coté maison. 10 cm en dessous, 4 cm coté "petite cloison du bout de la cuve" (elle sera isolée par derrière)
Puis, la bâche EPDM : pas si facile, car c'est lourd, et rien n'est d'équerre. J'ai du la ressortir de la cuve pour préparer les pliages à l'intérieur, sur un sol bien plat. Pour enfin pouvoir la mettre en place. Il reste des plis. Tant pis. J'ai fixé la bâche en haut avec des plats alu (blanc), sur tout le tour (pas encore fini sur la photo ci dessous).
On voit sur l'image les perçage pour les tuyaux. J'ai utilisé des tubes filetés en laiton et soudé un écrou du coté inaccessible (entre la bâche et l'isolant - qui fait 4cm d'épais dans cette partie). J'ai ensuite pincé la bâche avec un autre écrou. J'ai eu de la chance : cette bâche est faite de lés soudés les uns aux autres. Il y a des surépaisseurs au niveau de ces soudures. Cette surépaisseur est tombée pile poil au niveau des entrées de tubes les plus basses, juste au milieu des trous) percer pour les tubes laitons. Résultat, la bâche est bien plus solide à cet endroit, tant mieux.
Cependant, il faut faire attention à ces perçages : on a tendance à percer petit dans l'EPDM (évidement..). Résultat, le deuxième écrou est difficile à visser, car l'EPDM coince dans le filetage. J'ai eu une fuite à cause de cela, heureusement localisée plutôt proche de la surface... et pas tout au fond.
Comme le temps se refroidissait, j'ai accéléré le mouvement (style vite fait, mal fait -et donc à refaire bientôt). J'ai mis l'échangeur ECS (6*4m de tube cuivre diam 18, en Z, avec environ 1m² d'ailettes cuivre soudées notamment sur le dernier tube horizontal (qui est dans la partie la plus haute de la cuve), rempli la cuve avec de l'eau de pluie qui ne manque pas cet automne. J'ai recouvert de polystyrène extrudé de 20mm flottant sur l'eau, puis un poliane (de récup, percé et à remplacer prochainement), puis 2 couches d'isolant mince multireflecteur (19 couches en promo).
J'ai recouvert le tout d'un système de toiture style verranda (sandwich polystyrène - alu) et profilé alus. C'est un peu luxueux, mais ça ne bougera pas et ça fait un beau réflecteur blanc pour les panneaux placés derrière.
J'ai ensuite raccordé les pompes sur la cuve, histoire de vérifier le comportement, et surtout la stratification (que je peux bien analyser, car j'ai immergé deux guirlandes de capteurs de température verticaux, pour faire des mesures chaque 20cm de haut (et 10cm pour la dernière section).
Résultat d'une belle journée :
30/10/12 | 9h | 9h | 16h | 16h |
| Coté Est (°C) | Coté Ouest (°C) | Coté Est (°C) | Coté Ouest (°C) |
Temp Haut Cuve (1200mm) | 35.78 | 35.71 | 40.98 | 40.98 |
Temp +1100mm: | 35.84 | 35.58 | 40.84 | 40.64 |
Temp +1000mm: | 35.44 | 34.98 | 40.84 | 40.44 |
Temp +800mm: | 33.18 | 33.38 | 40.25 | 40.05 |
Temp +600mm: | 29.84 | 30.91 | 37.31 | 38.11 |
Temp +400mm: | 28.98 | 28.91 | 35.44 | 35.58 |
Temp +200mm: | 29.11 | 28.84 | 35.11 | 34.98 |
Temp Bas Cuve: | 27.05 | 27.51 | 31.71 | 32.38 |
Pour que ça stratifie, il faut vraiment un bon contrôle des débits dans les capteurs. Je suis en train de modifier la régulation : en fonctionnement, le débit est modifié automatiquement pour que l'eau arrivant de chaque groupe de capteur soit à une température T égale à la température moyenne en haut de cuve + un Delta T d'autant plus grand que le débit est fort (actuellement +15° pour 100% de débit).
Une telle régul n'est pas simple, car le temps de réaction est élevé (lorsque l'on varie le débit, la température de sortie met du temps à se stabiliser). Pourtant, il est nécessaire d'agir assez fort sur le débit, notamment de le rédurie rapidement lors des passages nuageux, sans quoi la température de sortie baisse trop. Il est souvent nécessaire de beaucoup diminuer le débit des capteurs pour maintenir une température d'arrivée acceptable (surtout lorsque le fond de la cuve était froid). Et ce, sans désamorcer les capteurs (le niveau dans la cuve influe beaucoup sur le débit minimum acceptable).
Tout cela va encore demander pas mal de mise au point. Mais en gros, ça marche : on parvient à stratifier, à conserver la chaleur plusieurs jours, et à produire de l'ECS (le petit chauffe eau en série fonctionne environ 50% de moins qu'avant, avec une température en haut de cuve de 30 à 40°C)
Reste des soucis :
L'arrivé d'eau de pluie inonde systématiquement ma "chaufferie" (la zone enterrée en bout de cuve).
L'évaporation semble importante (environ 4-5 litres par jour) et assez cohérente avec la baisse de température mesurée en l'absence de soutirage. (en supposant les pertes thermiques par les parois faibles).
Le dispositif prévu pour alimenter le plancher ne marche pas : il s'agit d'un long tube percé, sur lequel est fixée une poche plastique (perfusion) raccordée à une pompe à air. L'objectif est de gonfler la poche pour faire monter ou descendre ce tube dans la cuve (comme un sous-marin), afin de prélever de l'eau plus ou moins chaude. Mais c'est instable, car la pression de l'eau réduit le volume de la poche d'air quand le tube descend, ce qui accélère la descente. On ne peut pas atteindre un équilibre. Je vais expérimenter une solution : l'ajout d'une chaine plastique fixée au bout du tube, et qui tombe naturellement vers le fond. Pour faire monter le tube, il faut alors vaincre le poids (hors poussée d'archimède) de la chaine (celle qui ne touche pas le fond). Cela devrait suffire à stabiliser la position.
Provisoirement, j'alimente le plancher avec l'eau du haut de la cuve (la plus chaude), et je régule l'apport de chaleur par le débit dans le plancher (très faible également pour éviter de casser la stratification de la cuve).
Suite au prochain numéro...